Croque-Monsieur, l'heure de gloire
Vacances en France ! Un retour au bercail qui, tu t’en doutes, risque fort de prendre la forme d’un pèlerinage gastronomique! C’est vrai qu’à New York, les restos ne dorment jamais. C’est vrai aussi que l’on y trouve à peu près tout ce qui se mange dans le monde, du pad thai aux pieds de cochon...
Néanmoins, à peine descendue de l’avion, une bonne heure dans un bouchon parisien me rappelait en un éclair ô combien j’aimais les brasseries et les troquets et ô combien il était, entre autres, difficile de déguster un vrai bon croque-monsieur dans la grosse pomme.
Il y a quelques semaines, en stage dans les cuisines de « l’Ecole » (le restaurant du French Culinary Institute et accessoirement le meilleur rapport qualité-prix de tout New York), je m’apercevais en effet que ce petit sandwich carré souffrait d’un cruel déficit de popularité au pays du burger (rond donc…tu suis un peu l’analyse là ou quoi ?).
Parmi les tâches allouées aux apprentis cuistots de « l’Ecole », il y avait l’élaboration quotidienne d’un snack pour les déjeuners rapides. Pas de menu prédéfini pour cet exercice, les élèves pouvaient donner libre cours à leur imagination. Mon tour venu, en retard sur ma prise de commande, je décidais de préparer un bon croque des familles, jouant à la fois la carte de la sécurité et de l’exotisme à la parisienne.
Par 40 degrés à l’ombre, peu de clients courageux (ou de très très frileux) se sont risqués à goûter ma cuisine (quoi, comment ça c’est pas raffraîchissant la béchamel et le fromage fondu ?). Un peu vexée par ce succès plus que mitigé, je me suis mise à en faire cuire pour mes petits camarades de fourneaux.
Qu’est-ce-que je n’avais pas fait là ! A peine les premiers morceaux distribués, c’est une horde de cuistots affamés qui s’est ruée sur mon plan de travail, suppliant pour une autre fournée de « kwok mosio ». Entre deux bouchées, j’ai tout entendu, du «awesome » au solemnel « Sophie, you did it big ! » en passant par le « et si j’te vends ma mère, tu m’en fais combien ? ». Un véritable carton!
Range bien cette recette dans tes tablettes et n’hésite pas à la ressortir en cas de panne d’inspiration, de frigo vide et de gros appétit…à New York, Paris ou ailleurs, le croq’ c’est un winner !
La bise,
Sophie
PS 1 : Cette recette, est celle d’un certain G, cuistot à ses heure lorsque je veux bien lui céder un peu de place dans ma cuisine et qui se reconnaîtra.
PS 2 : Au fait, si tu me vends ta mère, j’t’en envoie une caisse...
La recette
Pour 4 personnes. Facile. Préparation : 15 min – Cuisson : 15 min
8 tranches de pain de mie, 4 tranches de jambon blanc, 200g de gruyère rapé, 2 grosses cuillères à soupe de moutarde, 30g de beurre, 40g de farine, 500 ml de lait, sel et poivre.
- Préchauffe le four à 180 degrés.
- Prépare la béchamel. Fais bouillir le lait. Fais fondre le beurre à feu doux dans une casserole. Ajoute la farine et laisse cuire quelques minutes à feu doux, sans cesser de fouetter et sans laisser prendre de couleur. Ajoute le lait chaud et remue énergiquement afin d’éviter les grumeaux. Laisse cuire une quinzaine de minutes en remuant fréquemment. Réserve.
- Construis le croque : Tranche de pain/ béchamel/ jambon/fromage rapé/tranche de pain/béchamel/ fromage rapé….easy no?
- Mets le tout au four pour une quinzaine de minutes jusqu'à ce que le dessus prenne une belle couleur dorée et que tu ne puisses plus résister à l’odeur de fromage fondu.
Astuce 1 : Tartine l’intérieur de la 2e tartine de pain avec de la moutarde pour relever l’ensemble.
Astuce 2 : Lorsque tu tartines le dessus du sandwich de béchamel, n’oublie aucun recoin ce qui permettra de garantir un moelleux absolu et évitera de voir les bords griller trop rapidement.